Du côté de Villars-Chapel (3/4) 6
Septembre 2013
A Condal, toutes les habitations relèvent de l’architecture
bugiste. Une seule est de type Bresse du Nord : c’est à Villard-Chapelle. La
tradition orale rapporte qu’elle aurait été construite par un condalois amoureux
d’une fille originaire de Bresse louhannaise, venant « de l’autre côté de Louhans
» comme on me l’a rapporté. Cette dernière aurait accepté de l’épouser et de
s’installer dans son pays s’il lui construisait une maison « comme chez elle
». Cette histoire aurait eu lieu dans les années 1790-92. C’est dans cette ferme
qu’une école aurait existé dans le hameau.
En cours de réaménagement, l’édifice
nous livre un peu de ses secrets par des actes notariés que possèdent les propriétaires
actuels. En 1898, Maurice Gonnod, cultivateur, vendit « un petit domaine
situé à Villard Chapelle » d’une superficie de trois hectares comprenant un
bâtiment d’habitation et d’exploitation, écurie, grange, cour ainsi que des
terres et prés en des lieux aux noms aujourd’hui parfois oubliés : Curtil Besnot,
Rétis, Pré du Village, Grand Pré, Les Petites Varennes et Les Brenets. Le tout
pour une valeur de 6 500 F
Trois ans plus tard, le domaine s’est agrandi
d’une remise, d’un jardin, d’un verger et « d’aisances ». Diverses parcelles
font également leur apparition : La Tranchée, Les Varennes, Le Champ Bachelard,
La Capette, Les Josières, Bois de la Puge. 8 370 F sont alors adjugés contre
13 000 F vingt ans plus tard
Aujourd’hui, cette ferme de type Bresse du Nord
a perdu une partie de ses avant-toits, jugés trop peu pratiques quant à la quantité
de lumière apportée dans les pièces.
La ferme à l’architecture de Bresse du Nord.
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septembre 2013
D’autres petites curiosités existent à Villars-Chapel,
notamment l’existence d’une prairie appelée « Pré de Village », rencontrée précédemment.
Cette dernière fonctionnait selon le même système que la prairie de Condal mais
était à disposition uniquement des habitants de Villars-Chapel qui pouvait y
emmener paître leur bétail et en faire la fauche à partir du 17 juin. D’ailleurs,
l’acte de vente de 1901 de la ferme bressane évoquée la semaine dernière stipule
le Pré du village comme « indivis c’est-à-dire se fauchant à tour de rôle avec
celui du propriétaire voisin » ; de même dans l’acte de 1921.
La prairie
de Condal, si elle ne se divise plus aujourd’hui entre une trentaine d’exploitants
mais entre trois ou quatre, existe toujours et mène à Villars-Chapel par un
chemin créé lors du remembrement. En l’empruntant, à quelques dizaines de mètres,
se dresse une sorte de bosquet circulaire. Cet endroit est connu (ou non) sous
le nom de « Trou de la Bombe ». En 1943, un bombardier anglais en difficulté
aurait largué une bombe en ce lieu, ainsi qu’une autre dans le Bois de Binant.
On les fit exploser en 1946 : certains se souviennent de ce jour où on demanda
aux habitants de se calfeutrer chez soi. La bombe est donc toujours dans « son
trou » faisant à l’origine environ dix mètres de profondeur et autant de diamètre.
Aujourd’hui, la végétation a pris le dessus, d’où la création de ce petit bosquet
au milieu des champs.
Un petit lavoir existait au hameau (et est toujours
visible) : il était appelé « Mare des Plattes » ou « Save des Plattes », la
« save » étant le nom donné à une petite pièce d’eau en langue franco-provençale.
Enfin, une « maison de lune » aurait été construite à Villars-Chapel, existant
toujours de nos jours mais bien évidemment réaménagée. Bâtie sur un tout petit
bout de terrain, la tradition orale rapporte que le propriétaire plaçait sa
seule vache chez des voisins durant l’hiver, n’ayant pas la place de la garder
chez lui.
Le « Trou de la Bombe ».
La « Mare des Plattes »
Les moulins à Condal 27 septembre
2013
La mémoire collective rapporte l'existence de quatre moulins
sur la commune de Condal : trois toujours en élévation et un détruit. Plus aucun
ne fonctionne aujourd'hui.
Le premier que nous allons citer était celui
dépendant du château de Saint-Sulpice, propriété sur laquelle nous sommes déjà
arrêtés. La bâtiment existe toujours et est devenue une résidence privée.
Ensuite,
nous trouvons le moulin de Montgardon, dit moulin de Verney, au lieu-dit Montgardon.
Au milieu du 20ème siècle, ce fut Anthelme Thénoz qui l'exploita avant de tenir
une boulangerie puis un café au bourg du village. Dans les années 1980, ce lieu
devint une boîte de nuit, "Le Point Rouge", et brûla dans un incendie.
A proximité, se trouve "La montée de Rouju" sur la route de Montgardon
: cette appellation viendrait du fait que les paysans empruntant ce chemin fort
pentu et tortueux, arrivaient en haut de la montée tout rouge d’effort... Ces
deux moulins utilisaient les eaux du Besançon.
Le moulin n'étant plus en
élévation aujourd'hui était situé à proximité de Varennes-Saint-Sauveur, à Varignole.
Situé sur le Solnan, il ne reste que quelques pierres à proximité du cours d'eau
attestant de l'existence de ce moulin. Les habitants appellent ce lieu "chez
l'ermite" car un homme vécut dans la ferme située à proximité et dépendant
autrefois du moulin reclus dans sa cave les dernières années de sa vie. Maintenant
mangée par la broussaille, cette maison qui n'inondait jamais d'après les anciens,
possédait un joli balcon, résultat d'un agrandissement du bâtiment d'origine.
Autrefois, le moulin de Verney (coll. part.)
Au bord du Solnan, à Varignole, quelques pierres subsistent, seuls vestiges d’un moulin.