Le Moulin Neuf (1/2) 4 octobre
2013
Au départ, deux paires de meules broyaient les céréales secondaires
alors qu'une machine à cylindres permettait la confection de farine panifiable
: peu à peu l'activité s'organisa uniquement autour des céréales secondaires.
Le quatrième et dernier moulin de Condal est celui dit "Moulin-Neuf".
Sur le Solnan, visible depuis la route venant de Varennes, ce moulin dépendait
autrefois des terres du château de la famille De Chaignon, au bourg.
Aujourd'hui
propriété du maire de la commune, le moulin est dans la famille Desbordes depuis
plusieurs générations. L’arrière-grand-père, originaire de Pirajoux, s’y installa
avec ses fils : ce fut l’aîné, Léon, né en 1894, qui reprit l’affaire durant
l’entre-deux-guerres après avoir appris le métier "sur le tas" avec
son père.
Mais le moulin est d'origine plus ancienne, comme l'atteste une
ordonnance du Roi signée le 25 avril 1821 à l'occasion de travaux. Quant à son
nom, Moulin Neuf, il provient sûrement du fait que la bâtisse fut reconstruite
en lieu et place d'un édifice plus ancien.
A l’intérieur du Moulin Neuf…
Le Moulin Neuf (2/2) 11
octobre 2013
Les livraisons avaient lieu trois à quatre jours par
semaine, chez des particuliers mais aussi pour des sociétés comme Oftel. Des
vestiges tels que le quai de chargement des sacs dans le camion rappellent cette
activité. Chauffeur, commis mais aussi un "mécano" venant donner la
main pour l'entretien et les réparations faisaient vivre ce moulin.
L'activité
cessa dans les années 1975, ne pouvant faire face, notamment, à la concurrence
des sociétés démarchant les agriculteurs pour le négoce. Mais le moulin fonctionna
jusque dans les années 1980, comme le rapporte Jean-Louis Desbordes, propriétaire
et maire de Condal : "A la disparition de mon père, le dernier à faire
tourner le moulin, un client habituel vint le voir me disant vouloir sa farine.
Le moulin étant toujours là, il souhaitait que sa farine continue à sortir de
ses meules. C'était juste après une crue et, afin de ne pas me laisser le choix,
il vint nettoyer entièrement le moulin afin que je puisse le remettre en route
: ce qui fut le cas."
Lorsque l'on pousse aujourd'hui la porte du moulin,
on découvre un lieu où le temps s'est figé. Rien n'a bougé. Les lunettes à rhabiller
les meules sont toujours dans le tiroir du bureau, le carnet de comptes est
ouvert, les alluchons sont rangés dans un coin en cas de nécessité,.... Il est
vrai qu'il manque peu de choses pour que le Moulin Neuf reprenne vie...
Tout est resté en l’état à l’intérieur du moulin…
Le patrimoine naturel de Condal 18
octobre 2013
En plus des cours d'eau, de nombreux étangs ponctuent
le paysage condalois, de constitution ancienne ou plus récente. D'autres points
d'eau, plus petits, ont servi de lavoirs. Trois ont été répertoriés sur la commune,
alimentés par des sources.
Tout d'abord, à Villars-Chapel, que nous avons
déjà rencontré : en ce lieu poussait énormément de cresson qui ne fut plus mangé
par les habitants à partir du moment où les moutons attrapèrent la douve. Les
deux autres étaient dans le bourg : en contrebas de la Brocante Condaloise et
à la place du local des pompiers. L'histoire veut que ce lavoir fonctionna bien
jusqu'à ce qu'on veuille l'aménager un peu...ce qui eut pour conséquence l'amenuisement
de la source en un fin filet d'eau, inutilisable pour le lavoir. Devenu obsolète,
il fut détruit pour accueillir le local des pompiers dont le corps fut créé
en 1924 : ce local est désormais communal, les pompiers ayant rejoint ceux de
Varennes et de Dommartin pour ne former qu'un seul groupement.
Des anecdotes
existent au sujet du patrimoine naturel comme l'existence, au hameau de Petit
Condal, d'un chêne guité qui fut juste abattu avant notre visite... Certains
ouvrages d'art ont également leur histoire comme le pont enjambant le Solnan.
Avant d'être maçonné, en 1953, il était en bois et qui plus est, plus bas qu'actuellement
donc inondé à chaque crue. Une habitante nous a rapporté que son grand-père
avait un cheval qui refusait de passer sur ce pont en bois : la tradition rapporte
que ce cheval ayant participé à la première guerre mondiale, le bruit de ses
propres sabots sur les planches lui rappelait celui des roulements de tambour...
Condal, côté nature…
Deux "figures" de Condal... 25
octobre 2013
Au fil des rencontres et des discussions, la même question
revenait : "Tu vas parler de l'apothicaire ? Et du Père Simon ?..."
Effectivement, ces deux là croisèrent souvent mon chemin à Condal.
Commençons
par l'apothicaire. C'est son "laboratoire" qui me mena à lui. A la
Poissière survit un minuscule édicule rongé par le lierre : "l'apothicairerie".
Il s'agit en fait du lieu où Alexandre Pillard, bachelier ès sciences, faisait
des expériences scientifiques. La tradition veut qu'elles soient à l'origine
de sa mort prématurée à 34 ans, en 1910. Sa tombe subsiste dans l'ancien cimetière,
surmontée d'un mât tronqué synonyme de mort prématurée, portant sa photographie
et cette épitaphe : « Ici repose Aldre César Eugène Pillard Bachelier ès Sciences
ravi à l’affection de sa mère le 18 7bre 1910 à l’âge de 34 ans. »
Le père
Simon, Stéphane Simon, était quant à lui garde-champêtre et utilisait son tambour
pour donner "les avis à la population" à la sortie de la messe et
suivre les conscrits en tournée. A chaque fois que son souvenir était évoqué,
on me disait gentiment : "C'était un original...". Il reste célèbre
à Condal pour avoir élevé des escargots et des souris blanches avec son épouse
et pour avoir construit une cage à écureuil en bois représentant le château
de Saint-Sulpice. Mais son plus grand exploit fut d'avoir essayé de construire
un avion. Pour ce faire, il monta un moteur de mobylette achetée à Montgardon
et une hélice ramenée en vélo d'Ambérieux. Il testa son engin dans la prairie
de Condal en compagnie du docteur Guimet de Varenne : sans succès... L'avion
ne décolla jamais. Qu'en a-t-il fait ? Nul ne sait.
Il souhaitait se faire
inhumer sur sa propriété, à l’angle de la route de Saint-Amour et du cimetière
mais n’en eu pas le droit. Il repose avec son épouse au nouveau cimetière de
Condal. Sur leur tombe, une courte épitaphe qui deviendra bien vite un mystère
pour tous ceux n'ayant pas connu le Père Simon : « SNE SON et Ane DIS. Nous
sommes partis sans larmes ni regrets ».
Le « laboratoire » de l’apothicaire »…
La sépulture du Père Simon et de son épouse.