Saint-Sulpice (4/4) 5 juillet 2013
Malgré
les diverses transformations qu’elle a subies au cours des siècles, le volume
et l’implantation de cette chapelle laissent effectivement supposer que l’édifice
fut plus qu’une simple chapelle annexe. Si des pans de bois ont été rajoutés,
l’essentiel du bâti est en pierre et tuf. Des recoins et pièces imbriquées les
unes dans les autres évoquent le temps où la chapelle servit de débarras et
d’écuries.
Restaurée par la famille Ponthus, cette chapelle qui reçut quelques
offices durant la seconde moitié du 20ème siècle, possède encore son mobilier
liturgique et présente un vitrail moderne. En 2003, la chapelle fut à nouveau
consacrée et servit à diverses célébrations familiales.
Ainsi, lorsque l’on
pénètre dans la chapelle, l’autel et le tabernacle côtoient les anciennes auges
installées alors que la chapelle faisait office d’étable… Le clocher avait lui
aussi trouvé un autre usage puisqu’il accueillait une citerne destinée à stocker
l’eau captée depuis une source en contrebas de la propriété, amenée par une
pompe mue par l’une des roues du moulin également reliée à la batteuse des lieux.
Le moulin fonctionna jusque dans les années 1950 et présentaient deux paires
de meule servant à la mouture de farine panifiable.
Sous le clocher, des
bases de voûtes en ogive en pierre présentent six beaux blasons sculptés portant
une simple bande barrant l’écu, dont la monochromie rend l’identification malaisée.
Seraient-ce les armes des sires de Chalon, Princes d’Orange, seigneurs de Cuiseaux
au début du 14ème siècle, portant de gueules à une bande d’or ?...
A l’intérieur de la chapelle, les mangeoires sont toujours en place...
L’un des six blasons sculptés.
Le moulin de Saint-Sulpice dans les années 1965 (Coll. part.).
Au bourg de Condal (1/2) 12 juillet
2013
Condal a la particularité de n’avoir visiblement jamais connu
de foire et marché. Ce fait s’explique sans doute par sa proximité avec Saint-Amour
et Varennes, et par l’absence de gare sur la commune.
Néanmoins, en se promenant
dans la rue principale du village, des façades portent le souvenir d’anciennes
devantures ou ateliers. C’est ainsi que, évoquant les commerces existant « autrefois »
à Condal, diverses activités ont été rapportées, évoluant selon les périodes :
deux boucheries, trois cafés dont un a fait hôtel, trois épiceries dont une
où le tenancier était également tailleur, et coiffeur pour une seconde. Des
souvenirs de charron, maréchal-ferrant, forgeron, sabotier persistent encore,
tout comme celui du téléphone public qui était chez le sabotier, juste en face
de la mairie, et dont l’épouse s’occupait de la cantine. Au début du siècle,
un rémouleur fut également fabricant d’alluchons, ces dents en bois utilisées
dans les engrenages des moulins.
Certains se souviennent de Madame Sorgue qui
effectuait de petits travaux de couture (confection de tabliers, blouses), ainsi
que des couvertures piquées et cardait les matelas. D’autres, de Madame Devaux
qui était repasseuse de coiffes. Une fois le port de la coiffe traditionnelle
devenue obsolète (une habitante de Petit Condal m’a rapportée avoir vu la coiffe
portée dans ce hameau par une dame jusque dans les années 1950), pour survivre,
l’ancienne repasseuse ramassait du bois mort pour les gens et pour se faire
un peu d'argent. Pour l’anecdote, Madame Devaux fut la première habitante à
être inhumée dans le cimetière moderne du village.
Certains bâtiments évoquent des activités d’antan : ici la forge Boisson, nouvellement acquise par la commune.
Bien que mentionné dans le Jura, il s’agit bien de “notre” Condal. (Coll. part.).
L’ancien restaurant Landry-Pirat (Coll. part.).
Au bourg de Condal (2/2) 19 juillet
2013
Quelques souvenirs se sont également conservés au sujet du « père
Moireau » qui était le « caïffa », nom habituellement donné aux commerçants
ambulants sillonnant les campagnes pour la société « Au Planteur de Caïffa »
et vendant du café et autres denrées. Une habitante se souvient que le père
Moireau avait inscrit une phrase dans « sa carriole » : « Le passé m'a trompé.
Le présent me tourmente. L'avenir m'épouvante »…
Au bourg, subsiste l’édicule
abritant naguère la bascule, où étaient pesés notamment les cochons achetés
aux villageois par la famille Morey de Cuiseaux. Une habitante évoque avec sourire
le fait que « c’était folklorique » lorsqu’il fallait amener à la pesée plusieurs
cochons des écarts de la commune. Dans les années 1960, la bascule devint désuète
et inadaptée aux poids et à la taille des chars et autres pesée de céréales
nécessaires aux agriculteurs. Néanmoins, la bascule est toujours debout et a
même sa place, « La Place de la Bascule », qui accueille parterres fleuris et
créations des associations du village, notamment la crèche en fin d’année.
Le
bourg de Condal fut réaménagé en 2003 au titre du projet « Cœur de Village ».
La municipalité souhaite conserver un peu de vie dans
Le bourg de Condal de nos jours...
La bascule
Différentes échoppes faisaient face à la mairie : au premier plan, une boulangerie (Coll. part.).
Les écoles de Condal 26 juillet 2013
Aujourd’hui
en RPI avec Dommartin, l’école de Condal est abritée par un bâtiment construit
en 1878 accueillant également la mairie : jusqu’alors, aucune maison d’école
communale n’existait. A l’époque, la tradition orale rapporte que les 120 enfants
recevant un enseignement y étaient répartis en quatre classes. Lorsque la cantine
fut créée, elle se trouvait en face de l’école puis dans l’actuelle salle des
fêtes, bâtie en 1961 sur les murs de la ferme d’un ancien maire de la commune,
Monsieur Pirat.
Des souvenirs font mention de l’existence d’écoles tenues
« à la journée » chez des particuliers jusqu’à la fin du 19ème siècle, notamment
à Villard-Chapelle et dans le bourg, près de la Brocante Condaloise. Celle-ci
aurait été matérialisée par une enseigne peinte, aujourd’hui recouverte d’enduit :
« Ecole Publique ».
L’école de filles, qui était tenue par des religieuses
fut laïcisée en 1885. Ces dernières en firent construire une l’année suivante,
sur la route de Dommartin. Les propriétaires actuels du bâtiment ont mis au
jour une pierre portant une inscription gravée faisant état de cette édification
: « Ecole libre élevée en 1886. Par MM De Chaignon H De Dananche X Petit curé
à Condal et autres et le concours des habitants de Condal. Plans dressés par
Pillard Entrepreneur exécutés par Lyonnais. » Le curé était alors Théodore Petit,
curé à Condal depuis 1877.
Le groupe scolaire, abritant également la mairie.
La cour de l’école séparée par un mur : d’un côté les filles, de l’autre les garçons.
L’école libre, devenue propriété privée et institut de beauté.