Frontenaud : sur la place du village   5 octobre 2012
Après cette escapade bucolique du côté de Primerose, retour au bourg de Frontenaud.
C’est autour de la place centrale que se concentraient les bâtiments et lieux de la vie civile et religieuse du village : l’église, le cimetière, le presbytère, l’école de filles, la mairie-école (accueillant les garçons), l’auberge, les commerces autrefois nombreux…
Cette place fut aménagée, à la fin du 19ème siècle : jusqu’alors elle n’était qu’un carrefour. Plusieurs parcelles de terrains furent achetées par la municipalité de 1888 à 1933 afin d’aménager et d’agrandir la place qui se trouvait être trop petite les jours de marché. En 1933, on apprend que le marché connait un « développement considérable » et déborde même sur la route . Aujourd’hui, le marché subsiste le mercredi matin mais ne connait plus la même ampleur que naguère puisque seul le boucher de Sainte-Croix y donne rendez-vous aux habitants de Frontenaud. Bien que réduit, ce « rituel » hebdomadaire constitue encore un moment de convivialité et de rencontres où l’on aime se donner des nouvelles des uns et des autres.
Le « marché » de ce début du 21ème siècle a lieu sur la partie gauche de la place, lorsque l’on traverse le bourg dans le sens Sainte-Croix/Louhans, juste devant l’ancienne auberge, grand bâtiment qui fut le pivot de l’aménagement de la place publique à la fin du 19ème siècle. Connu sous le nom d’hôtel Maublanc puis Duthion, ce bâtiment est une belle construction de plan rectangulaire haut d’un étage présentant une belle galerie en bois du côté de la cour intérieure.

 Le marché de Frontenaud au temps où il était de grande ampleur (collection particulière).

 

 

L’ancienne auberge aujourd’hui fermée.

 

Commerces et autres activités d’antan   12 octobre 2012
Si le nombre des commerces est aujourd’hui restreint au bourg (la boulangerie Vincent où l’on peut entre autres savourer une excellente brioche, une épicerie et un salon de coiffure), la qualité est toujours là et de nombreuses activités artisanales sont comptabilisées sur la commune : plomberie, maçonnerie, menuiserie métallique, etc.
L’édition de L’Annuaire du département de Saône-et-Loire de 1904 témoigne de la diversité des activités du village lorsqu’il comptait plus de 1 000 habitants : aubergistes (Berrard, Dumont, Duthion), boulangers (Gallet, Saunier), charpentiers (Lyonnais, Tréboz), charrons (Morey, Sixdenier), épiciers-merciers (Berrard, Bouchard, Billet, Madame Longo), grainetiers (Berrard, Duvernay, Saluron, Saunier), entrepreneurs de battage (Dompmartin, Pillard, Puget), maçons (Blétry, Lyonnais), maréchaux-ferrants (Cabut, Routhier), meuniers (Dompmartin, Duvernay, Pilard, Puget), plâtrier-peintre (Thomasset), sabotiers (Mazoyer, Thomas) vendeur de tabac et pipes (Berrard), taillandiers (Cabut, Dumont, Routhier), tailleur d’habits (Maisre), tisserands (Jaillet, Molinot), marchands de tissus (Billet, Maistre), tuiliers (Pourrot, Maitre), vendeur de vins en gros (Passaquet). Dix années plus tard, diversité et quantité sont toujours de mise, avec quelques nouveautés (marchands de bois, de charbon, de cycles ou encore de poulets, géomètre et perruquiers) et quelques disparitions (marchand de vin, tailleur et plâtrier-peintre).
Ce foisonnement d’activités qui perdura jusque dans les années 1960-1970, les frontaneliens ont eu l’occasion de s’en rendre compte il y a quelques années lorsque les objets et meubles du magasin de l’ancienne chapelière furent vendus le temps d’une journée au cœur du bourg. Chapeau de paille ou couvre-chef plus sophistiqué, tous trouvèrent preneurs : le bénéfice de cette vente servit à restaurer le clocher de l’église.

L’ancienne épicerie Puget au cœur du bourg.     

L’ancien emplacement du marchand de vin Ponsot dont l’enseigne peinte sur le mur était visible il y a encore quelques années.

 

 Activité d’antan également, l’apiculture : ici, Monsieur Dompmartin et ses ruches (collection particulière).

 

Le monument aux morts   19 octobre 2012
La place du village de Frontenaud regroupait les lieux de la vie religieuse, commerçante mais aussi publique : c’est toujours le cas aujourd’hui.
Au centre, trône le monument aux morts dont la construction a été confiée en 1920 à Pierre Bédet, marbrier sculpteur à Tournus. Il est de forme pyramidale et présente un buste de poilu encadré du drapeau et d’une palme. Sur les faces ont été inscrits les noms et prénoms des 59 « enfants de Frontenaud morts pour la France » ce qui était énorme pour une commune de la taille de Frontenaud comptant alors environ 900 habitants. Parmi ceux-ci, deux frères : Pierre et Ferdinand Rude. Leur tombe présente dans le cimetière rappelle le tragique destin des familles ayant perdu divers hommes au combat. Ici, Pierre, décédé à l’âge de 22 ans en 1918 et Ferdinand porté disparu en 1915 à Ripont, village anéanti par les bombardements : il avait 20 ans.   
Par la suite, ont été ajoutés les noms des douze morts de la Seconde Guerre Mondiale et ceux des membres de la famille de Lavérine disparus à Oradour-sur-Glane comme nous l’avons déjà évoqué.
Symbole du temps qui passe et des changements de la société, le monument a été non pas déplacé mais tourné ces dernières années. En effet, à l’origine, la face principale se trouvait du côté le plus important de la place, vers l’ancien café. Depuis l’érection du monument, la route traversant le bourg a pris de l’importance et la circulation, on l’imagine, est plus dense qu’à l’époque. Pour des raisons de sécurité, le monument a fait un quart de tour afin que les cérémonies puissent avoir lieu face à lui, depuis la mairie.

 

Le monument aux morts de Frontenaud.

 

Mairie et écoles    26 octobre 2009
De part et d’autre de la place du village sont distribués les bâtiments de la vie publique de Frontenaud : la bibliothèque (nous l’avons déjà évoquée), la mairie dont la rénovation extérieure a permis la mise en place d’une fontaine, et de l’autre côté, l’école maternelle (l’école primaire se trouve au Miroir, les deux communes étant en RPI).
Deux bâtiments en pierre de taille quasi identiques portent sur leur fronton les traces de l’histoire (pas si ancienne !) de la vie communale et de la physionomie du bourg il y a quelques décennies : à l’avant de l’école actuelle, l’ancienne mairie et école de garçons ; à côté de la bibliothèque, l’école des filles ; à l’arrière, l’école enfantine.
Concernant l’école des filles, c’est le père Deliance cité précédemment (je vous avais dit qu’on le retrouverait…) qui la fit construire à ses frais avant de la céder à la commune en 1846. Dans les années 1850, la commune est aux prises avec la Préfecture quant à l’ouverture d’une nouvelle école : entre construction et réhabilitation, les querelles vont bon train et on parle même de « l’affaire de la maison d’école de Frontenaud ». Cette histoire est rapportée dans le bulletin municipal de Frontenaud paru en février 1995 : dans ce même texte, il est mentionné l’existence d’au moins deux « écoles » tenues par des habitants instruits demandant en échange de l’éducation de leurs enfants, quelques sous et une bûche de bois par jour aux parents. Elles auraient été à Rérafay et à La Verrière.
Aujourd’hui, l’école maternelle et la mairie offrent un visage moderne, à deux pas de leurs premiers bâtiments d’affectation.

  

Mairie d’hier...        

…mairie d’aujourd’hui

 

Ecole d’hier…   

…école d’aujourd’hui