A la découverte de Champagnat  6 janvier 2012
Après avoir flâné dans les rues de Cuiseaux, débutons cette année 2012 (que je vous souhaite par ailleurs excellente) en partant à la découverte de Champagnat.
Autrefois surnommé « le petit Cuiseaux », Champagnat voit généralement son histoire se confondre avec celle de la cité des Princes d’Orange dont elle était considérée comme étant une annexe. C’est d’ailleurs sur une note peu enthousiaste que Lucien Guillemaut termine sa description du village de Champagnat :

Peu engageant…mais un peu hâtif !

Perché sur le Revermont, Champagnat offre une vue imprenable et sans obstacle sur la plaine de la Bresse, « jusque sur les bords de la Saône et sur les côtes du Maconnais » écrivait en 1905 le curé de la paroisse, Pierre Sermesse. Si le bourg s’élève à peu près à 300 mètres, le point culminant du village reste le Mont Février (611 mètres), sommet du massif jurassien par lequel passe le circuit de Grande Randonnée 59 reliant le Ballon d’Alsace à Izieu (69) via Lons-le-Saunier.
D’une superficie modeste (environ 13km2), la commune possède cependant une diversité de visages : fermes bressanes à tuiles plates ou canal à Louvarel, maison de type bugeyen à Gratte-Loup, habitat vigneron à Vaux, châteaux, lavoirs, croix, combes où serpente la Prouillat, forêts,… La balade risque d’être variée et pittoresque !

A la découverte du patrimoine de Champagnat…

« Campaniacum » 13 janvier 2012
De la plaine, on peut accéder à Champagnat par la route dite « de Cuiseaux » ou par la « Route de la Bresse ». Une multitude de chemins vicinaux desservent ensuite les hameaux et écarts communément appelés « villages » : Arbuans, le Brouchy, Goys, Mary, Semon, la Ville,…
Bien que l’histoire de Champagnat semble peu ancienne, un document de 1222 mentionne le nom de « Campaniacum » et Bernard Gaspard dans son Histoire de Gigny en 1843 fait état d’un prêtre desservant la paroisse au 12ème siècle. Au fil des siècles, on trouvera cités, entre autres, les noms de « Campania », « Champeigniacum », « Campaneto », « Champaigné » ou encore « Champaigneault », avant que ne se fixe « Champagnat » en 1691.
Deux origines sont habituellement données à ce toponyme : l’une évoque le gentilis gallo-romain « Campanius » (cette terre serait celle d’un homme nommé Campanius), l’autre le dérivé latin « campania » synonyme de « terrain découvert ». La question de l’étymologie reste à ce jour insoluble dans la mesure où un village était ordinairement établi dans un espace défriché…
Aujourd’hui jouxté par les communes de Joudes, Cuiseaux et Montagnat-le-Reconduit (dans le Jura), Champagnat (qui compte un peu plus de 500 habitants) s’est trouvée être en une position géographique ayant influencé sur la sociologie et sur l’aspect qu’a encore aujourd’hui le village : ce n’est pas un amalgame de traditions et d’influences qui se présente à nous mais bien une juxtaposition, une jointure de ces dernières, donnant à Champagnat tout son cachet.

 

Les quartiers et villages de Champagnat ont gardé toute leur typicité.

 

L'église paroissiale de l'Assomption de la Sainte-Vierge (1/4)  20 janvier 2012
Lorsque l'on arrive à Champagnat depuis la route de Cuiseaux, le premier bâtiment devant lequel nous passons est l'église du village.
De style gothique pour les parties les plus anciennes (13ème et 14ème siècles), elle subit de nombreux remaniements au 19ème siècle : agrandissement des baies pour pallier au manque de luminosité, modification de la façade, adjonction de deux chapelles latérales, etc.
A l'origine "mère-église", elle est réunie à celle de Cuiseaux en 1426 par les moines de Gigny qui en avaient le patronage. Ce n'est qu'en 1826, suite à une ordonnance royale, que l'église de Champagnat retrouve son autonomie spirituelle et c'est à partir de cette date qu'auront lieu les travaux cités à l'instant. Cependant, ce n'est qu'en 1833 que sera nommé un prêtre strictement attaché à l'église, l'abbé Marcout. Une pierre tombale située à l'extérieur de l'église, à gauche de la porte d'entrée, lui est dédiée ainsi qu'à Léon-Robert Brice (le prêtre compositeur évoqué il y a quelques semaines avec vous pour sa chanson consacrée à la Foire de la Saint-Simon), qui desservit la commune de 1936 à 1972.
L'église est placée sous le patronage de l'Assomption de la Sainte-Vierge : c'est d'ailleurs le 15 août que, chaque année, les Champanois et Champanoises se retrouvent pour la fête patronale. C'est justement la Sainte-Vierge qui nous accueille à bras ouverts à l'église puisqu'une statue en fonte la représentant surmonte la façade principale. Pour la petite histoire, elle fut achetée par les habitants de la commune qui se cotisèrent afin de remplacer la statue d'origine renversée un jour de forts vents.

L'église de Champagnat depuis le bourg  

 

La statue de la Sainte-Vierge couronnant  la façade principale de l'édifice

 

 

L'église paroissiale de l'Assomption de la Sainte-Vierge (2/4)  27 janvier 2012
De l'extérieur, d'autres éléments sont à remarquer : le clocher carré très massif d'influence romane protégeant deux cloches (datant de 1776 et 1878), la toiture de la nef en lauze et une tourelle ronde visible à l'arrière de l'édifice. La porte d'entrée est abritée par un porche et encadrée par une double voussure et par un larmier reposant sur deux petits chapiteaux. Bien que fortement usés par le temps, on peut y deviner les traits de figures humaines : un homme encapuchonné à droite et une femme en coiffe à gauche.
Le cimetière, comme cela est encore fréquent dans les bourgs de nos campagnes, jouxte l'édifice. Il a été clos en 1882 après trois années de discussions afin de mettre fin aux vagabondages de certaines bêtes à cornes y pâturant... Cela était également le cas un peu partout...  
Au cimetière, sont encore à remarquer une croix en fer forgé datant de 1742 et une chapelle funéraire néo-gothique, caveau des familles Puvis de Chavannes et Truchis de Lays. Nous aurons à revenir sur l'histoire et le patrimoine de ces familles tout au long de notre découverte de Champagnat mais évoquons dès à présent la mémoire de Bernard de Truchis de Lays. Né en 1936, ce Lieutenant de vaisseau périt en mer en 1970 dans « L’Eurydice » qu’il commandait et qui sombra au large de Saint-Tropez.
L'accès à l'église se fait depuis la route de Cuiseaux par un grand escalier... Encore un regard sur le magnifique point de vue offert depuis le portail puis poussons ensemble la lourde porte de l'église...

 

L'un des deux mascarons du portail : la femme en coiffe.  

 

La chapelle funéraire dans le cimetière.

 

Vue sur la Bresse depuis le portail de l’église.