L'église paroissiale de l'Assomption de la Sainte-Vierge (3/4)  3 février 2012
Saisissant autant qu'apaisant. Est-ce la luminosité, l'architecture, les matériaux ou bien tout l'ensemble qui donne l'impression étrange de se trouver dans une sorte de "petite" chapelle rurale de montagne?...
A l’entrée de l'église, nous voici sous une tribune à laquelle on accède par un escalier tournant à notre gauche. En face, la nef se déroule jusqu'au chœur entouré des deux chapelles latérales, ensemble qui domine le tout. En effet, l'église ayant été bâtie à flanc de montagne, le sanctuaire se trouve surélevé par rapport à la nef : sept marches séparent ainsi les deux parties de l'église. Aux murs, les pierres sont apparentes sur la partie basse alors qu'au sol, de grosses dalles rythment le pas des pèlerins. L'intérieur de l'église a été entièrement restauré dans les années 1980 ; les extérieurs en 1994.
Concernant le mobilier, bien que tout soit intéressant, citons ici seulement quelques éléments : trois autels en pierre blanche, une chaire du 19ème siècle, un bénitier de près d'un mètre de haut (18ème siècle), vitraux réalisés par un maître-verrier de Chalon-sur-Saône représentant l'Assomption de la Sainte-Vierge ainsi que Saint Antoine ermite et Saint Donat, tous deux patrons secondaires de la paroisse, etc. Chacun de ces deux saints possède sa statue à l'intérieur de l'église (le curé Sermesse mentionne d'ailleurs en 1905  l'existence d'un pèlerinage se pratiquant autrefois le 17 janvier pour la Saint Antoine), aux côtés du Sacré-Cœur, de Saint-Joseph ou encore de deux grands anges adorateurs.

Dès l'entrée, le sanctuaire apparaît surélevé par rapport au reste du bâtiment. 

La nef depuis le chœur...

 

L'église paroissiale de l'Assomption de la Sainte-Vierge (4/4)   10 février 2012
Mais l'église de Champagnat est surtout connue pour l'une de ses cinq toiles peintes. Intitulée "Le Christ aux outrages", il s'agit d'une œuvre de Puvis de Chavannes. Si nous avons déjà évoqué la destinée de cet artiste de renom dans de  précédentes chroniques consacrées à Cuiseaux c'est parce que sa famille y possédait des biens patrimoniaux, à l'image de la demeure de la place Saint Thomas connue sous le nom d'Hôtel Puvis. Mais en réalité, la famille du peintre est originaire de Champagnat, village où la famille resta et reste toujours attachée, ainsi qu'aux villages environnants.
Ce tableau mesurant près de deux mètres de haut a été peint en 1858 alors que l'artiste n'a que 24 ans. Désormais propriété de la commune, elle est la seule œuvre du maître à être visible publiquement sur la commune et ses alentours. Protégée par classement en 1976, cette œuvre présentée dans un cadre doré est décrite ainsi :

Un Puvis de Chavannes digne des plus grands musées de Beaux-arts : voilà de quoi étonner, et ce n'est que le début de notre balade à Champagnat!...

 

 

"Christ aux outrages" de Pierre Puvis de Chavannes.     

L'église de Champagnat, au petit matin, au moment où la brume se lève...

 

En montant vers le bourg…   17 février 2012
Quittons à présent l’église du village et dirigeons-nous vers le bourg de Champagnat.
Pour ce faire, deux solutions s’offrent aux promeneurs : emprunter la « Route de Cuiseaux », la D411, ou bien un petit chemin parallèle la surplombant, le « Chemin de l’église », desservant uniquement l’édifice paroissial.
En passant par cette petite voie, deux éléments attirent la curiosité. Tout d’abord, le monument aux morts. Surmonté d’une croix, il fut érigé en mémoire des soldats tombés lors de la première guerre mondiale. La base porte, en plus du nom des vingt-six disparus, les inscriptions suivantes : « Aux soldats de Champagnat morts pour la France dans la Grande Guerre. Chrétiens priez pour eux. Français n’oubliez pas ». Un peu plus loin, la deuxième « curiosité » est une petite fontaine urbaine : nous aurons l’occasion à plusieurs reprises de constater que l’eau est omniprésente dans le village.
Le chemin de l’église et la route de Cuiseaux enserrent un long bâtiment qui abritait autrefois l’école libre. Il s’agit d’une maison à deux étages, de plan rectangulaire, agrémentée de nombreuses ouvertures, abritant aujourd’hui des logements.
En 1865, Valentine Meaudre, épouse d’Edouard Puvis de Chavannes, fit remettre en état cette bâtisse en exécution du testament de son défunt mari afin d’accueillir l’école communale de filles. L’enseignement fut confié à des religieuses de Chauffailles auxquelles succédèrent des sœurs de la Providence de Portieux, dans les Vosges. Au décès de la religieuse directrice en 1888, l’école fut laïcisée et convertie en école libre paroissiale sur la volonté du maire de l’époque, Alphonse Puvis de Chavannes.  

 Sur cette carte postale ancienne, le monument aux morts est visible à l’arrière de l’église, tout comme le chemin éponyme (collection particulière).

        

L’ancienne école libre.

 

Place de la mairie  24 février 2012
A quelques centaines de mètres de l’église se situe le bourg et la « Place de la Mairie » où nous allons nous arrêter. Nous voici face à la mairie, imposante maison en pierre (comme la majorité des édifices construits sur la commune) s’élevant sur trois niveaux et dont la façade principale présente de nombreuses ouvertures régulières, dont la plupart ont été condamnées, et une grosse cloche d’école.   
Jouxtant la mairie, c’est en effet l’école maternelle qui est implantée. Elle accueille les enfants de Champagnat mais également de Joudes : les deux communes étant en RPI, l’école primaire se trouve dans le village voisin de Joudes.
Toujours dans la continuité, a été aménagée la salle des fêtes. Cette dernière, en pierres apparentes y compris à l’intérieur, se trouve être l’ancien presbytère de la paroisse. A l’origine, le tout premier presbytère était à l’arrière de l’église avant d’être délaissé lorsque Champagnat fut rattaché à Cuiseaux. Lors du retour à l’autonomie spirituelle de l’église de l’Assomption de la Sainte-Vierge en 1826, la commune se mit à la recherche d’un terrain pour y construire un presbytère. C’est ainsi que le premier prêtre de la commune fut installé dans un petit logement sans confort bâti dans les années 1829-1833. Peu à peu, avec le temps, le concours des habitants et la générosité des uns et des autres, le presbytère devint une véritable petite maison bourgeoise de type néo-classique possédant jardin, pigeonnier et vue sur la vallée de Prouillat.
Inconvénient majeur : la distance séparant le presbytère de l’église. L’éloignement de l’édifice religieux fut souvent mis en avant par les prêtres et les habitants de la commune qui craignaient ainsi vols et dégradations. Craintes malheureusement fondées puisque de pareils larcins furent réalisés et ce jusqu’à une époque récente puisqu’en 1973 treize des stations du chemin de croix datant de 1862 furent, entre autres, dérobées.

 La mairie de Champagnat

        

L’ancien presbytère accueillant aujourd’hui la salle communale.