Dalle funéraire d’Etienne de Sainte-Croix (XIVème siècle, classée en 1900)

Placée dans la nef suite à des travaux datant des années 1970, la dalle funéraire d’Etienne de Sainte-Croix est une pièce remarquable et digne d’intérêts. Classée « Monument Historique » en 1900, représente Etienne de Sainte-Croix, chanoine de Saint Vincent de Chalon et de Notre-Dame de Beaune, décédé en 1350 et figuré ici dans la fonction qu’il exerçait de son vivant, à savoir écolâtre.


Dessin de la dalle


La dalle


détail Etienne


détail élève

 Chargé de la direction des écoles du diocèse, on le voit donc enseignant du haut d’une chaire à ses élèves assistant à son cours magistral. L’un d’entre eux (à droite, rangée du haut), par ailleurs, le doigt pointé et levé de son siège, semble vouloir interroger le maître : le surveillant, représenté sous la chaire, lui fait signe de son bras tendu, de se taire et de s’asseoir ; il tient de la main droite un bâton. Parmi ces huit élèves, il est intéressant de noter que deux sont des filles, identifiables à leur coiffure, prouvant qu’à cette époque l’enseignement donné dans les écoles monastiques était déjà mixte.

Etienne de Sainte-Croix tient dans sa main un livre et, le doigt levé, enseigne à ses élèves les maximes inscrites en latin sur la page de gauche (celle de droite est détruite) : « La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse » et « Les sots méprisent la sagesse et la doctrine ».

Autour de la dalle est écrite une inscription latine : « Ci-gît messire Etienne de Sainte-Croix, licencié en l’un et l’autre droit, chanoine des églises de Chalon et de Sainte-Marie de Beaune, qui fonda en cette chapelle quatre anniversaires à célébrer à perpétuité chaque mercredi des Quatre-Temps. Qui trépassa l’an du Seigneur 1350 », licencié en l’un et l’autre droit signifiant qu’il était licencié en droit Civil et droit Canon (ou ecclésiastique).  

Une partie manquante de la dalle est remplacée aujourd’hui par un bloc de pierre : certains pensent, qu’autrefois, après avoir servi de dalle funéraire jusque dans les années 1500, cette dalle ait servi à un curé de Sainte-Croix pour en faire une table d’autel afin de célébrer la messe et l’installer dans le choeur. Mais il fallait, pour pouvoir célébrer la messe, utiliser une « pierre d’autel » à savoir un morceau de granit de 25cm de côtés, consacrée et bénie par l’Evêque sur laquelle on plaçait le calice et l’hostie. D’autres disent que la dalle aurait servi de maître d’autel et qu’on l’aurait percé d’un trou pour pouvoir y enchâsser un reliquaire.  Toujours est-il que cet emploi de près de 200 ans (on construisit un autel en bois de style Louis XIV encore visible au fond du chœur) expliquerait l’état de conservation remarquable dans lequel se trouve cette dalle aux contours parfaitement lisibles et nets : placée au sol comme il se doit, des décennies de pas de pèlerins auraient user et effacer cette dentelle de pierre figurée sur cette pièce à admirer dans le mur de la nef de l’église de l’Invention de la Sainte-Croix.

A ses côtés a été placée une autre pièce de petite dimension, gravée et datée de 1438, comportant l’inscription suivante : « pour ce, bonnes gens qui par cy passés, priés Dieu pour les trépassés, l’an MVCXXXVIII le XV de may ». Il s’agit d’un ex voto ou d’une pierre funéraire de Pierre Ravel, Jeanne de Copain sa femme, Pierre leur fils et de Claudine de Durtal sa femme et leurs enfants.

Cette dalle subit actuellement des dégradations : voir l'article du 29 juin 2010 de L'Indépendant du dossier de presse
               Enregistrement audio d'une visite de la dalle (Mme Josée Pondemer, Monsieur l'abbé Grivot)