Les conscrits de Sainte-Croix  1918-2005

  Les conscrits ! Voici un mot qui fait plaisir à entendre et qui rappelle de nombreux souvenirs à la plupart d’entre nous. Les conscrits, c’est avoir 20 ans, « le bel âge », c’est se retrouver entre jeunes de la même génération pour s’amuser, chanter, rire, boire (aussi !), aller à la rencontre des autres… Mais au départ, faire les conscrits signifiait partir sous les drapeaux, faire le service militaire et même parfois la guerre. Cette tournée faite avant le départ était alors l’occasion d’oublier, le temps de quelques jours, que l’on devait partir ; l’occasion de visiter et dire au revoir aux amis et voisins mais peut-être, aussi, à une jeune fille aimée en secret ou promise, que l’on espérait retrouver au retour…

    Quelle belle tradition que celle des conscrits. Aujourd’hui perdue dans nombre de villages, elle a revu le jour à Sainte-Croix cette année et on ne peut que féliciter celles et ceux qui en ont eu l’initiative.

    Bien sûr, la tournée des conscrits n’est plus la même aujourd’hui qu’auparavant. A l’origine, uniquement les jeunes hommes âgés de 20 ans se rassemblaient et faisaient le tour de toutes les maisons du village pendant une bonne semaine, annonçant leur arrivée dans les cours de ferme par leurs huchements et l’accordéon du musicien qui les accompagnait. Dans chaque maison, les conscrits recevaient quelques œufs et pièces déposés dans la hotte, l’argent servait à la préparation du banquet. Dans chaque maisonnée, une table garnie attendait les conscrits afin que ces derniers se restaurent et restent un peu plus longtemps. La tournée était à ce point importante que lorsqu’un valet s’engageait chez un fermier à la Saint-Michel, il était stipulé dans le contrat qu’une semaine lui serait réservée pour « faire aux conscrits ». Aujourd’hui, dans nos communes rurales et hameaux reculés, la visite des conscrits est souvent attendue avec impatience par les plus âgés afin de faire connaissance avec la nouvelle génération et de se rappeler de bons souvenirs.

    La tradition change et se perd du fait du départ des jeunes à la ville pour poursuivre leurs études ou pour leur travail : de ce fait, la tournée ne dure plus une dizaine de jours mais est répartie sur plusieurs week-end et durant les vacances scolaires.

 

    Pour les jeunes générations, et pour les autres aussi, il est intéressant de remonter à la source de cette tradition des conscrits en faisant un bref historique, après quoi nous évoquerons le déroulement des festivités des conscrits. Bien que l’origine des tournées et des banquets reste assez floue (« Ca a toujours existé ! », « On a depuis tout temps fait la tournée ! » dit-on), l’origine même de la conscription peut être datée.

    Comme l’écrit Franck METROT dans Les Conscrits du Siècle, Amicale des anciens élèves de Frangy-en-Bresse (auquel je vous incite à vous reporter pour plus de détails sur l’historique de la conscription militaire), « (Il est) difficile de parler des conscrits sans aborder le problème de sa source même. En effet, les conscrits sont nés il y a deux siècles avec la conscription, elle-même étant due à des circonstances exceptionnelles. La conscription est apparue en pleine Révolution française, alors que la France devait faire face aux armées européennes coalisées contre la République. Née pour pallier une organisation militaire défectueuse, la conscription fut à l’origine d’importants bouleversements dans la vie de millions de Français. »

   Les prémices de la conscription datent de 1668 mais c’est en 1793 que la loi du 20 février appelle la levée en masse et prescrit aux municipalités de procéder au recrutement des hommes valides susceptibles d’être admis sous les drapeaux : on devait alors leur fournir chapeaux et cocardes afin de les reconnaître. C’est ce que l’on a appelé les Soldats de l’An II.

   La conscription militaire consiste en une inscription individuelle, sur les rôles de l’armée, sans distinction de classes sociales, de tous les jeunes gens ayant atteint l’âge fixé par la loi. Pour qu’elle apparût, deux conditions étaient nécessaires : en premier lieu, au militaire subordonné à son souverain par un lien personnel quasi féodal devait se substituer le soldat citoyen, émanation armée de la nation ; en second lieu, il fallait qu’un droit individualiste supprimât les sujétions tribales, familiales ou sociales des personnes civilement responsables.

   En France, la Constituante de 1789 les réalisa, mais, en matière de conscription, leurs conséquences ne furent pas immédiatement perçues. En ne se fondant pas sur un recensement  des jeunes gens et en ne leur faisant pas l’obligation de servir, les levées en masse décidées par la Législative et la Convention conservaient un caractère archaïque. La conscription fut instituée en 1789, par la loi JOURDAN. L’article premier de cette loi proclamait : « Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie. » Entre 1815 et 1905, des restrictions furent apportées à son principe. Elles avaient été imposées par divers groupes sociaux hostiles à l’obligation pour tous de servir.

   En fait, on peut dire que la loi JOURDAN-DELBREL, votée le 19 fructidor an VI (5 septembre 1798), règle pour plus d’un siècle le service militaire. Tous les hommes d’âge militaire (donc 20 ans révolus) doivent être inscrits ensemble (c’est-à-dire conscrits) sur les tableaux de recrutement de l’armée et y demeurer jusqu’à 25 ans, tous les Français nés la même année formant une classe. En tant de paix, le service dure cinq ans et frappe les plus jeunes : ce sont les chirurgiens et médecins constituant les conseils de révision qui décident si on est bon ou pas pour le service. Les premiers, alors rassemblés au chef-lieu de département par 100 ou 200, partent à pied sous la conduite d’un ancien officier.

   La loi du 17 avril 1799 institue le tirage au sort avec possibilité de remplacement. Ceci va contre le principe d’égalité puisque les tirés au sort pourront présenter des volontaires de 18 à 20 ans qui partiront à leur place. Cette pratique qui, on le verra, dura longtemps, causa de nombreuses injustices et même des querelles.

    Hors de France, le caractère révolutionnaire de la conscription (était-il prudent d’armer le peuple ?) la fit rejeter à l’origine. Après les désastres de 1806, sous l’impulsion de Scharnhorst, la Prusse comprit que son renouveau exigeait la création d’une armée de masse ; elle adopta donc la conscription et les diverses mesures sociales que celle-ci imposait (entre autres, abolition du servage, ouverture du corps des officiers). Au cours du XIX° siècle, pour parer la menace que représentaient, chez leurs voisins, des armées et des réserves très importantes, la plupart des pays d’Europe instaura la conscription.

    Sous le I° Empire, les pratiques restent les mêmes, en plus sont exemptés les hommes mariés, veufs ou divorcés. Cette conscription devenant de plus en plus imposante et impopulaire, lorsqu’il monte sur le trône, Louis XVIII, voulant se démarquer de Napoléon I°, son prédécesseur, tente d’annuler la souscription mais il faudra se résoudre à refaire une armée efficace à la défense du pays.

   La loi GOUVION-SAINT-CYR (10 mars 1818) remédie à l’insuffisance des simples engagés : les conscrits sont toujours désignés par tirage au sort parmi les jeunes hommes de 20 ans et sont exemptés les « bons numéros », les membres de profession libérale et les soutiens de famille. La durée du service était alors de 6 à 8 ans ainsi que 6 années de « vétérance » (celle-ci sera supprimée en juin 1824).

    En 1855, le remplacement disparaît au profit de l’ « exonération », celui voulant se faire remplacer versait une prime à l’armée qui se devait de lui trouver un remplaçant. Ce système profita donc aux personnes les plus aisées. Dans ce même principe d’inégalité, la loi NIEL (1er février 1868) sépare les « mauvais numéros » qui partiront pour 5 ans, des « bons numéros », remplacés et exemptés qui serviront dans une garde mobile qui resta théorique !

    Jusqu’en 1870, rien ne change vraiment. Le recensement des jeunes hommes de 20 ans se fait dans chaque canton en début d’année : ils sont faits ‘’conscrits.’’ Le tirage au sort a lieu au printemps, toujours dans chaque canton : le conscrit tire un numéro fixant l’ordre de passage devant le conseil de révision qui se déplace quelques semaines plus tard, présidé par le préfet, afin d’examiner les conscrits. Il arrête cet examen dès que le nombre d’appelés, dont le canton est taxé, est suffisant et prononce immédiatement la libération de tous les  numéros supérieurs à celui du dernier examiné. D’où l’intérêt de tirer un gros numéro.

   L’exécution du service militaire, s’il sera le moyen de sortir du pays, de rencontrer d’autres modes et cultures au bénéfice du progrès, apporte beaucoup de contraintes : interdiction de se marier jusqu’à l’issue des obligations militaires, impossibilité de poursuivre ses études ou son métier, manque à gagner, séparation de la famille, éloignement, conditions de vie rudes. Pour les familles aisées, cette période est vécue comme un affront et c’est bien souvent que l’on recherche un remplaçant qui sera toujours issu des milieux pauvres.

    Il faudra attendre la loi du 27 juillet 1872 pour que le service soit applicable à tous, et encore : 5 ans pour les « mauvais numéros », de 6 mois à un an pour les « bons numéros » et suppression définitive du remplacement mais les exemptés sont encore nombreux.

   C’est la loi du 21 mars 1905 qui crée vraiment le service militaire pour tous, qui supprime le tirage au sort et toute dispense et qui ramène la durée à 2 ans : face aux prémices de la première guerre mondiale, elle sera repousser à 3 ans.

   Avec la Première Guerre mondiale, la conscription connut son apogée. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui, jusqu’alors, la refusaient furent contraints de l’instituer. En 1919, les Etats vainqueurs croyaient que son abolition en Allemagne briserait la puissance militaire allemande ; ils se trompaient, car le progrès des armements et la mécanisation naissante atténuaient l’opposition entre l’armée de métier et l’armée de conscription ; la Reichswehr, armée de cadres supérieurement entraînés, engendra sans difficultés majeures la Wehrmacht, armée de conscription.  Le livre du lieutenant-colonel De Gaulle (Vers l’armée de métier, 1934) rendait bien compte de cette ambiguïté : les soldats de métier devaient former une armée susceptible de créer l’événement et d’insuffler leur expérience et leur dynamisme aux corps de couverture recrutés par la conscription.

   Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la complexité et le coût croissant des matériels de guerre, d’une part et le développement des guerres révolutionnaires, d’autre part, ont posé, en termes nouveaux, le problème de la conscription. La puissance des armes nouvelles rend inutile ou impossible l’équipement de millions de soldats ; au contraire, la multiplicité des actions de guérilla exige des effectifs importants pour contrôler le territoire national.

   Le choix entre ces deux solutions extrêmes est déterminé autant par la politique de défense des Etats que par leurs traditions nationales. La Grande-Bretagne (en 1964) et les Etats-Unis (en 1973) ont aboli la conscription, qui a toujours été pour eux le signe de la guerre ou d’une menace grave. En 1997, la France a décidé de l’abandonner (au terme d’une période transitoire de six ans) après avoir constaté qu’elle devait adapter son outil militaire aux réalités nouvelles : la fin de la guerre froide avait éloigné la principale menace que constituait l’URSS ; les opérations multinationales  de maintien de la paix qui se sont multipliées nécessitaient des professionnels ; la sophistication croissante de l’armement exigeait du personnel qualifié entraîné en permanence ;

enfin en raison des reports d’incorporation et des exemptions de toutes sortes, le service militaire remplissait de moins en moins son rôle de creuset républicain. Plusieurs pays d’Europe occidentale ont conservé la conscription ; enfin, dans les pays en voie de développements où les armées ont reçu des missions extramilitaires, elle est devenue un moyen d’éducation des masses.       

 

  Le service militaire obligatoire, s’il a été très mal accueilli en Bresse, lors de son institution sous la Révolution, a été finalement bien accepté par la population. Il est même arrivé à être considéré comme un élément normal de la vie. Jusqu’alors, le moment important de l’existence des jeunes gens était le mariage, le fait de fonder un foyer signifiant devenir adulte. Avec l’apparition de la conscription, cet évènement précède l’acte du mariage : l’un étant civique et l’autre religieux.

   Comme l’a écrit Lucien RHETY dans son étude sur Varennes-Saint-Sauveur, « On imagine facilement quel changement [’’faire le service militaire’’] a pu produire chez les jeunes ruraux, qui sortaient de chez eux pour la première fois : départ pour la ville où étaient implantées les casernes, rencontres avec d’autres jeunes, d’autres ruraux, des ouvriers, des bourgeois, occasion de faire des comparaisons, de côtoyer des officiers, participer à des festivités urbaines : défilés, concerts ; manger d’autres plats que ceux de la ferme. Ils trouvent d’autres loisirs, une autre convivialité. D’où l’émergence ensuite dans les campagnes de sociétés de musique avec d’autres instruments que les traditionnels. C’est la naissance des fanfares : clairons et tambours, puis des orchestres symphoniques, comme au ‘’régiment’’, puis les chansons à la mode, apprises dans les chambrées, transmises des cafés-concerts parisiens, et qui, désormais, agrémenteront les veillées villageoises. » En fin de compte, la conscription touchait non seulement les conscrits mais aussi toute la population et ses coutumes et modes de vie.

   Bien plus, cette servitude qui immobilisait les jeunes gens pendant plusieurs années a constitué l’occasion de joyeuses manifestations, permettant une fois de plus au milieu rural de se rassembler et de se côtoyer.

   Et c’est ainsi « qu’est née la fête des conscrits » organisée par les jeunes gens de 20 ans avant leur départ. Aujourd’hui, on ne part plus mais la tradition reste et revit…

 

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Classe 1918 :


1.
2.
3.
4. Jules CHARBOUILLOT
5. Hippolyte CHARBOUILLOT
6. Louis PEPIN
7.
8. Jeanne BESSONNARD (café)
9. Ernest PEUBEY
 

 

Classe 1919 :

1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9. Jeanne BESSONNARD (café)
10. (porteur de hotte)
11.
12.
13.(musicien)
14.
15.
16.

 

Classe 1920:

 

 

1. Auguste PUTIN
2. Lucien PAGEAUT
3. Claude-Marie MARECHAL
4.
5. (musicien)
6. Jeanne BESSONNARD (café)
7.  (NICOD)
8. Lucien CHARBOUILLOT
9. Jules CANNARD
10. Henri BEY
11. Armand JULIEN
12.
13.
14.
15.
16.


Classe 1921 :

 

 
1. Lucien PEPIN
2. Félix PIRAT ?
3. Jules VUILLOT
4.
5. Claude-Marie LOISY
6.   (musicien)
7.
8.   COILLARD
9.
10. Louis CANNARD
11. Marius PUTIN
12. Jeanne BESSONARD (café)
13.  (musicien)
14.   (musicien)
15.
16. Marcel BOULLY
17.
18. Auguste BUISSON


 

Classe 1922 :

 1. Béron (porteur de hotte)
2.   (café)
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.  (café)
10.   (café)
11.
12.   (café)
13.
14.
15.
16.  (musicien)
17.  (musicien)
18. Maurice FORT (musicien)

 

Classe 1923 :

  

  1. Marcel VUILLOT
2. Eugène RUDE
3. Valéry PUTIN
4.
5.
6.
7.
8. Alphonse CHARBOUILLOT
9. Henri PEUBEY
10. Armand PIRAT
11.
12.   (musicien)
13.  (musicien)
14.
15.
16.
17.
18.  (musicien)


Classe 1924 :

 1. Daniel GUILLEMIN
2.
3. Marcel PIRAT
4. Fernand CANNARD
5.
6. Louis FORT
7. Fernand BESSONNAT
8.
9. Suzanne PEUBEY
10.
11. Albert MARECHAL
12.
13. Henri BRIDON
14.
15.
16. Jeanne BESSONNARD (café)

 

Classe 1925 :

 1.
2. Louis CHARBOUILLOT
3. Louis NICOT
4. André CHARBOUILLOT
5.  (musicien)
6. Béron (porteur de hotte)
7.
8. Lucien BOULLY
9. Waldek ROCHET
10.
11.
12. Ernest BOURGEOIS (musicien)
13.
14.
15. Maurice BOULLY
16. Henri PAGEAUT
17. Céline GAMBEY (café)



Classe 1926 :

1.
2.
3.  VOISIN (musicien)
4.
5.
6.
7.
8.
9. Louis CANNARD
10. Germain BUCHAILLARD
11.
12.
13. Béron, meunier de Tagiset (musicien)
14. Ernest BOURGEOIS (porteur de hotte)
15. (Maurice) LOISY (Caillon)
16.
17. Placide CANNARD
18. Aimé PIRAT
19.


 

Classe 1927 :

 

 1.   PUTIN
2. Martial BLONDET
3.
4.
5.
6. Gaston COUCHOUX (musicien)
7. Robert BEY
8. Lucien BRAMAS
9. Joseph BESSARD
10.
11. Maurice COUCHOUX (musicien)

 

Classe 1928 :

1. Léon DAUBIGNY
2. Marc VANDROUX
3. Camille GUILLEMIN
4. Lucien EMY
5. Louis BOULLY
6. Béron (porteur de hotte)
7. Gaston COUCHOUX (musicien)
8.
9.
10.
11. Fernand PAGEAUT
12.  (musicien)
13. Gabriel RONGET
14.
15. Maurice GAMBEY
16.
17. Ferdinand MONINOT
18.
19. Auguste LECUYER
20.


Classe 1929 :

1. Aimé PIRAT
2. Louis Joseph Arthur RONGET
3.
4. Marcel BARTHELEMY
5. Marcel CHARBOUILLOT
6. Armand GAMBEY
7.
8. Jules BESSONNARD (café)
9.  (musicien)

10. Jeanne BESSONNARD
11.
12.
13.
14. M
arcel FEVRE
15.
16. Ernest BADEY
17. Maurice COUCHOUX (musicien)
18. Irma ECOCHARD
19.

 

Classe 1930 :

1. Placide BLONDET
2.
3. Henri KREMSER
4. Roger Cannard
5. Louis BARTHELEMY
6. Auguste BOULLY
7.
8. Henri Cannard
9.
10.
11.  GEOFFROY
12.
13. Henri BRAMAS
14. Maurice COUCHOUX (musicien)
15.
16.
17. Maria BOUILLOT
18.
19.
20.
21.
 22. Thérèse Jolivot

 

Classe 1932 :

1.
2. Marcel BADEY
3. Clément CHARBOUILLOT
4.
5. Robert MAITRE
6. Renée GUILLEMIN
7. Henri BOULAY
8.
9.  (porteur de hotte)
10.
11.
12. Marcel LOISY
13. Henr
i BARTHELEMY
14.  BERODIER (musicien)
15. Gaston COUCHOUX (musicien)
16. René BADAUT
17. Roger VUILLOT 


Classe 1933 :

1. Maurice GAMBEY
2. Louis VUILLOT
3. Marcel MEGARD
4. Aristide PUGET
5. Henri PIRAT
6. Marcel BESSARD
7. Marcel BOULLY


Classe 1934 :

1  EMY
2. Lucien BUCHAILLARD
3. Jean THIBERT
4. Robert RONGET
5. Maria BOUILLOT
6. Alphonse BOULLY
7.
8. Olive COUCHOUX
9. Gaston COUCHOUX (musicien)
10. Marcel BILLOUX
11. Marcelline BESSONNAT
12. André BOULAY
13. Raymonde MEUNIER
14. Lucien MARECHAL
15. Constant VOISIN (musicien)


Classe 1935 :

1. Louis BADEY
2.
3.
4. Lucien CHARBOUILLOT
5. Gaston COUCHOUX (musicien)
6. Raymond MOULEROT
7. Albert PUTIN
8.
9. Félix THIBERT

10. Constant VOISIN
11. Andrée BUCHAILLARD
12. Jeanne CANNARD
13. Ernestine PERRIN
14.


Classe 1936-1937-1938 :

 

1.
2. Louis BOULLY
3. Hélène PUTIN
4. Marcel OUDARD
5. Suzanne LACROIX
6. Louis SERRAND
7. Gaston COUCHOUX (musicien)
8. Julien RODOT
9.
10. Ernest BRAMAS/Eugène CANNARD
11.
12.
13. Constant VOISIN (musicien)
14.
15. André PIRAT
16. Germaine BOUILLOT
17. Louis BADEY
18. Solange MEUNIER
19. Aristide CHARBOUILLOT
20. Yvonne BOURGEOIS



Classe 1939 :

1. Jeanne PERROT (café)
2. Marcel MASSOT
3.
4. Madeleine NICOT (café)
5. René BOULAY
6. Marcel GENETET
7. BOURGEOIS
8. Gaston COUCHOUX (musicien)
9. Léon
JUPHARD
10. Marguerite THIBERT
11. Marius PERRIN
12. Yvonne MARECHAL
13. Marcel BUCHAILLARD



Classe 1940 :

1. Henri PROST
2. Madeleine BESSONNARD (café)
3. Jeanne BAZIN
4. Emile BOULAY
5. PLETY
6. Charlotte BRIDON
7. Georges VANDROUX
8. Marie PERROT
9. Louis GAMBEY
10. Maurice JULIEN
11. Camille PEUBEY (café)
12. Francis BARDOT
13. Arlette GREVOT
14. André CHEVEAUX
15. Madeleine PERRIN



Classe 1941 :

1. Henri BOULAY
2. Madeleine NICOT
3. Marcel GUILLET
4. Georgette VANDROZ
5. Henri BERTHAUD
6. Jeanne UNY
7. Huguette CHARBOUILLOT
8. Louis GAMBEY (porteur de hotte)
9. Andrée GENETET
10. Lucien MARECHAL
11. Germaine BILLOUX
12. Renée MOULEROT
13. André BERNARDOT
14. Albert MONTMAIN
15. Hélène DEVEAU
16. Raymonde MASSOT
17. Léon THIBERT
18. Madeleine GOUX
19. Fernand VANDROUX
20. Marguerite JAILLET


Classe 1942 :

1. Félicien BERNARDOT
2. Raymonde THOMAS
3. René BUCHAILLARD
4. Irma PLETY
5. Marguerite BUCHAILLARD
6. Robert GENETET
7. Andrée GREVOT
8. Maurice PEPIN
9. Marie CHARBOUILLOT
10. Roger RODOT
11. Colette MAGNIN
12. Gabriel RONGET


Classe 1943 :

 

1. Camille JULIEN
2. Roger BOUVIER
3. Maurice COLAS
4. Louis MASSOT
5. Henri THIBERT
6. Marianne MONTMAIN
7. Marcel MOREY
8. Jeanne PRETRE
9. René GUIDARD
10. Madeleine BERNADOT
11. Emile MICHEL
12. Germaine MAUCHAMP
13. André CANNARD
14. Jeanne RAVEL-CHAPUIS
15. Jean MORIN
16. Jeanne PEPIN



Classe 1944 :

 1. Georges BEY
2. Raymond BOULAY
3. Marcel LACROIX
4.
Maurice CHARBOUILLOT
5. Lucien BOUVIER


Classe 1945 :

1. Zoé CHARBOUILLOT
2. Henri BESSARD
3. Yvonne PAGEAULT
4. Roger PEUBEY
5. Marguerite MASSOT
6. Gilbert CHARBOUILLOT
7. Lucienne COLAS
8. Ginette DRAPIER
9. Robert PERRIN
10. Marie PLETY
11. André THIVENT
12. Irène UNY
13. Francis BARDOT (musicien)
14. Colette PIRAT
15. Clovis CHEVEAUX
16. Marcelle VIENNOT
17. Maurice MICHEL
18. Marguerite CHARBOUILLOT
19. Jules MOISSONIER
20. Marguerite BOURGEOIS
21. Roger BADEY (porteur de hotte)



Classe 1946 :

 1. Robert JULIEN
2. Paul BOULLY
3. Adrien BUISSON
4. Marius RIDET
5. René JOLIVOT


Classe 1947 :

  1. René BESSONAT
2. Gabriel PEPIN
3. André MORIN
4. Gilbert VINCENT
5. René BOUVIER
6. Clovis GENETET
7. André PERRIN
8. Jeannot SEVERIN
9. Odile MARECHAL
10. André COUCHOUX
11. Arsène BOULLY
12. Ginette DRAPIER
13. Raymond ROUSSEL
14. Joseph BESSARD (musicien)
15. René BOULLY
16. René RONGET
17. Paulette PAGEAULT
18. Julien BUCHAILLARD
19. Gérard BECHE
20. Olga BESSARD
21. Henri MAZOYER
22. Claude BRAMAS
23. Denise BOIVIN
24. René BADEY
25. Thérèse PERROT
26.
Antoine BEY
27. André THIVENT (musicien)



Classe 1948 :

 

1. Jeanne VINCENT
2. Henri MAGNIN
3. Paulette ROUSSEL
4. Denise MARECHAL
5. Pierre COULON
6. Paulette CHARBOUILLOT
7. Désiré PALANCHON
8. Thérèse BOULLY
9. Yvette GENETET
10. Maurice COUCHOUX (musicien)
11. Roger BADEY
12. Colette RIDET
13. Micheline JAILLET
14. René VANDROUX
15. Madeleine RUDE
16. Henri MAZOYER
17. Marie-Louise ROUX
18. André THIVENT (musicien)
19. Roger BUISSON (porteur de hotte)

 


Classe 1949 :

1. René BOULAY
2. Georges MOREY
3. René RIDET
4. André GUILLEMIN
5. Robert FORT
6. Robert BERTHAUD


Classe 1950 :

1. Maxime LOISY
2. Henri BOURGEOIS
3. René NUGIER
4. Roger BUISSON
5. Henri PERRIN
6. Roger GUIDARD


Classe 1951 :

1. André PUTIN
2. René CANNARD
3. Raymond GUILLEMIN
4. René RISE
5. Monique JAILLET
6. Jean MARECHAL
7. Madeleine MARS
8. Roger BERTHAUD
9. Gaston TREBOZ (musicien)
10. André NICOLAS
11. Henriette MOREY
12. Henri PERRAUT
13. Frida MOREY
14. Pierre BERTHAUD (porteur de hotte)
15.  (musicien)
16. Jean BARDOT (enfant)


Classe 1952 :

1. Germaine RAVEL-CHAPUIS
2. Michel CANNARD
3. Marguerite VINCENT
4. Pierre BERTHAUD
5. Arlette DUMONT
6. Gilbert COUCHOUX
7. André MARECHAL
8. Paulette VANDROUX
9. Madeleine BECHE
10. Yvette CORNET
11. Maurice COUCHOUX (musicien)
12. Ginette THOMAS
13. Stéphane BOULLY
14. Pauline ROUX
15. Gaston LOISY
16. Jeannine GUILLOT
17. Maurice COUILLEROT (musicien)
18. André MARS (porteur de hotte)


 

Classe 1953 :

 

1. André MARS
2. Ginette DUMOND
3. Gilbert ROUX
4. Odette GAILLARD
5. (musicien)
6. Pierre PEUBEY
7. Denise CURE
8. Pierre FORT
9. Monique DANJEAN
10. BADOUX (musicien)
11.
12. Robert BESSARD
13. Odette BOUVIER
14. Hervé CORNET
15. (porteur de hotte)
16. Jean BARDOT (enfant)



 Classe 1954 :

1. Pierre COLAS
2. Simone BECHE
3. Maxime MASSOT
4. Roger LECUYER
5. Nicole CULAS
6. Maxime BESSONNAT
7. Andrée KREMSER
8. René JOUVANCEAU
9. Renée GUILLEMIN
10. Robert BOULAY
11. Guy COLAS (musicien)
12. Lise BUCHAILLARD
13. André GAMBEY
14. Jeannine PIRAT
15. Georges BESSARD
16. Aliette DE VARAX
17. Bernard VINCENT
18. Gaston BURTIN (musicien)
19. Hervé CORNET (porteur de hotte)



Classe 1955 :

1. Guy JOLET (musicien)
2. Lucien ROUX
3. Bernard PIOTELAT
4. Guy DUMOND
5. Gilbert GENETET
6. André
BOULLY
7. PLETY (musicien)
8.
Alphonse RAVEL-CHAPUIS
9. Josette VINCENT
10. Lucien DANJEAN
11. Paulette MARECHAL
12. Georges BECHE (porteur de hotte)


 Classe 1956 :

1. (musicien)
2. René BESSONARD
3.
4. BESSARD
5. Yvette GUILLEMIN
6. Pierre VINCENT
7. PLETY (musicien)
8. Jeanine MAITRE
9. Guy PUTIN
10. Claudette PUTIGNY
11. Gilbert MAUBLANC
12. Gilberte VINCENT
13. Bernard BESSONNARD (porteur de hotte)


Classe 1957 :

 

1. Maurice GUDEFIN (musicien)
2. Denise BEY
3. Jean COLAS
4. Denise PIRAT
5. Raphaël CANNARD
6. Michèle JAILLET
7. Paul CORNET
8. PLETY (musicien)
9. Georges BECHE
10. Jacqueline DEMORTIERE
11. Bernard VANDROUX
12. Andrée MORAND
13. André BESSONNAT


Classe 1958 :

1. René Cabut
2. Michel BOULAND
3. Daniel MAITRE
4. Jeanine BOULLY
5. René RUDE
6. Bernadette VOLET
7. Jean Crozet
8. BERTHAUD (musicien) ou Treffort
9. Bernard LOISY
10. Jeanine GUILLEMIN
11. Bernard MARTIN
12. Huguette DE VARAX


Classe 1959 :

1. Jean BOUVIER
2. Raymond BECHE
3. Denise ROUSSEL
4. Raymond BESSARD
5. Edmée PAGEAUT
6. André CORNET
7. Odile GUILLEMIN
8. Bernard BOULLY
9. Thérèse MONINOT
10. Robert JACQUET
11. Paul VINCENT
12. Odette ROUX
13. Guy MARTIN
14. Aimée MORANT


Classe 1960 :

1. Marcel MORAND (porteur de hotte)
2. Michel PERRIN
3. René BOUVIER
4. Jean-Paul LOISY
5. Jean VOLET
6. Michel VANDROUX
7. Jacky COLAS
8. Bernard BESSONAT


Classe 1961 :

 

1. Marcel MORAND
2. Michel BOULAND
3. René MARECHAL
4. Jean-Guy ROUX
5. Jean GUILLEMIN


Classe 1962-1963 :

1. Gérard DURY (porteur de hotte)
2. Jean-Jacques PUTIGNY (Classe 1963)
3. Michel VANDROUX
4. Bernard GOUX (musicien)
5. Renée BRAMAS
6. René LOISY
7. Jacqueline PIRAT
8. Marcel RAVEL-CHAPUIS


Classe 1964:

1. Elise GLARMET
2. Bernard ROUX
3. Chantal JACQUET
4. Joseph PERRIN
5. René PERRIN
6. Liliane PAGEAUT
7. Bernard BOULAY
8. Michelle FORT


Classe 1965 :

 1. Jean-Paul GENETET
2. Georges CHARBOUILLOT
3. Michel VOLET
4. Jacky BOUVIER


Classe 1966 :

1. Jean-Louis MAGNIN
2. Michel PLETY
3. Michel JEANNOT
4. Jean-Paul GENETET
5. Georges CHARBOUILLOT
6. Maurice LOISY


Classe 1967 :

1. Paul BERTOLINI
2. Michel GAUTHEY
3. Georgette BESSARD
4. Jacky VAIRET
5. Liliane PEPIN
6. Gérard MAGNIN
7. Jacky MARTIN
8. Bernard GUILLOT (musicien)
9. Pierre MARECHAL
10.Raymond VOLET
11. Michel BADEY
12. Andrée BERNARDOT
13. Jean BARDOT
14.Bernard VANDROUX
15.Daniel BADEY (porteur de hotte)


Classe 1968 :

1. Maurice CANNARD
2. Jean-Paul RAYMOND
3. Jean BESSARD
4. Georges BASSET (musicien)
5. Jacky BUCHAILLARD (porteur de hotte)
6. André RISE
7. Michel DUMOND


Classe 1969 :

1. Georges BASSET (musicien)
2. André COLIN
3. Michel BERODIER
4. Jean-Paul LACROIX
5. Laurent RONGET
6. Henri (Rico) BOULLY (musicien)
7. Pierre MICHAUD (porteur de hotte)
8. Guy BOULAY
9. Daniel BADEY
10. Jacky BUCHAILLARD


Classe 1970 :

1. William GAMBEY
2. Jocelyne CHARBOUILLOT
3. Jean-Claude BRAMAS
4. Monique JEANNOT
5. Emilien BOUVIER
6. Georges BASSET (musicien)
7. Josiane COLAS
8. Lydie BUCHAILLARD
9. Pierre MICHAUD
10. Joëlle MOULEROT
11. Renée GUILLET
12. Christian VOLET


Classe 1971 :

1. Georges DUMOND
2. Richard VOLET
3. Pierre PLETY
4. Raymond GUILLEMIN


Classe 1972 :

1. Bernard DURY (musicien)
2. Edmond GLARMET
3. Guy NUGIER (porteur de hotte)
4. Christian COUCHOUX
5. Daniel PUGET
6. Jean-Michel PEUBEY
7. Christian GAMBEY


Classe 1973 :

1. Camille BUCHAILLARD
2. Christian MORIN
3. Martine SIXDENIER
4. Laurent BOULAY
5. Fabienne CHARBOUILLOT
6. François GUICHARDON
7. Patrick CANNARD
8. Josette BARDOT
9. Didier COULON
10. Josette MAGNIN
11. John MORAND
12. Marie-Claude GAMBEY


Classe 1974-1975 :

1. Jean-Yves THIBERT
2. Pierre BESSARD
3. Joël DANJEAN
4. Guy N
UGIER
5. Daniel NUGIER
6. Abel PAGEAULT
7. Thierry BOULAY
8. Jacky MOREY
9. Michel COLIN
10. Bernard DURY (musicien)

 

 

Classe 1976 :

 

Ellipse: 6Ellipse: 2

1. Jean NUGIER
2. Roland MORIN
3. Bernard PLETY
4. Michelle THIBERT
5. Jean-Louis COULON
6. Martine MORAND
7. Michèle BERNARDOT
8. Michel CHARBOUILLOT
9. Michelle PUTIN
10. Annie MOREY
11. Philippe GUICHARDON
12. Josiane BERNARDOT

 

Classe 1976-1977-1978 :

   

1. Bernard PLETY
2. Francine COLAS
3. Thierry GUICHARDON
4. Claire BUCHAILLARD
5. Jean NUGIER
6. Ghislaine CHARBOUILLOT
7. Jean-Louis COULON
8. Brigitte VINCENT
9. Michel CHARBOUILLOT
10. Roselyne BERTHAUD
11. Philippe GUICHARDON
12. Roland MORIN
13. Michèle BOULEY
14. Luc MOREAU
15. Nadine VINCENT
16. Didier GAMBEY
17. Elisabeth VOLET
18. Philippe CHARBOUILLOT (musicien)
19. Denise BRABANT


 

Classe 1978-1979 :

1. Nadine VINCENT (classe 1978)
2. Thierry GUICHARDON (classe 1978)
3. Ghislaine CHARBOUILLOT (classe 1978)
4. Philippe BOULLY
5. Elisabeth VOLET (classe 1978)
6. Viviane GAMBEY
7. (Jean-Pierre) MARS
8. Brigitte MAGNIN
9. Jean-Luc BUCHAILLARD
10. Evelyne MAZOYER
11. Philippe CHARBOUILLOT (musicien)
12. Brigitte BESSARD
13. Sylviane GELOT
14. Eric PUTIN
15. Nelly BERTHAUD
16. Geneviève BESSARD
17. Pascal FORT


 

Classe 1980 :

1. Jacky BERTHAUD
2. Nathalie MAUBLANC
3. Jean-Michel GAMBEY
4. Isabelle LESGUEZ
5. Bernard COLAS
6. Christine COLAS
7. Luc MOREAU
8. Annie BOUVIER
9. Catherine CHARBOUILLOT
10. Christophe PERRIN
11. Evelyne BOULLY
12. Dominique CORNET
13.  MARS
14. Christian CORNET
15. Sylvie BOULLY
16. Patrice BESSARD
17. Patrick NUGIER
18. Bruno CORNET

 


Classe 1981 :

1. Michel MOREY
2. Joël COLIN
3. Pascal BAILLY
4. Didier PERRIN


Classe 1984 :

1. Dominique SERVE
2. Jérôme LOISY
3. Thierry BESSARD
4. Jean-Michel PUGET
5. Pascal PERRIN
6. Bruno GAMBEY


Classe 1986 :

1. Gilles GELOT
2. Christophe JEANNOT
3. Florent PERRIN
4. Gilles VINCENT
5. Denis PERRIN
6. Eric BESSARD


Classe 1987 :

1.  Franck COLINET
2. Christophe PEPIN
3. Dominique GENETET
4. Didier PERRIN


Classe 1988 :

1. David COLAS
2. Jean-Michel PERRIN
3. Pascal COLIN
4. Pascal RAVEL-CHAPUIS
5. Jean-François COULON

 


Classe 1989 :

1. Laurent GAMBEY
2. Jean-Marc SERVE
3. Bruno MAGNIN
4. Dominique PERRIN
5. Didier SATURNIN


Classe 1990 :

1. Stéphane DUMONT
2. Patrice BOULLY
3. Jérôme BOURCET
4. Franck RAYMOND

 


Classe 1991 :

1. Jean-Philippe ARTHUR
2. Cyril BERGERY
3. Eric PERRIN


Classe 1992 :

1. Laurent GENETET
2. Charles BESSARD
3. Laurent RAVEL-CHAPUIS
4. Frédéric BOURCET
5. Stéphane JEANNOT
6. Sébastien PERRIN


Classe 1993 :

1. Emmanuel BECLERE
2. Laurent CORNET
3. Emmanuel BOURCET
4. Stéphane BERTOLINI


Classe 1994 :

1. Fabien MARECHAL
2. Xavier MILLARD
3. Yannick BERGERY
4. Fanny LOISY


Classe 1995 :

1. Valérie LOUIS
2. Agnès RAYMOND
3. Céline BASSET
4. Sandra MICHAUD
5. Karine FARGEOT
6. Vincent NOIROT
7. Dominique VANDROUX
8. François BESSARD


Classe 1997 :

1. Anthony BASSET
2. Magali MICHAUD
3. Olivier MARECHAL
4. Guillaume LOISY
5. Guillaume LONJARRET
6. Amélie VOLET
7. François PONDEMER
8. Audrey BERGERY

 

 

Classe 2005 :

1. Adeline DUTREUIL
2. Christophe RIOT
3. Rachel DERUTY
4. Benoît LONJARRET
5.
Prisca RAVASSARD
6. Ludovic MICHEL
7. Jennifer PLETY
8. Guillaume SIXDENIER


Exposition ‘’Conscrits d’hier à aujourd’hui’’ – 17 et 18 septembre 2005

 

               

 

 

La tournée

 

   La fête des conscrits constituait pour le jeune Français, le principal rite de passage à l’âge adulte. Le service armé a servi longtemps de creuset à l’unité nationale et au patriotisme, par-delà la diversité sociale et ethnique. Malgré les corvées de pluches, les marches et les manœuvres, les abus des adjudants de quartiers et les odeurs de chambrée, le service militaire était vécu comme une mutation fondamentale. Il fallait donc s’y préparer et, l’année de la conscription, célébrer bruyamment cette accession à la virilité. Ainsi, dans la plupart des campagnes, les conscrits faisaient le tour des fermes pour quêter les sommes nécessaires à leur banquet. En Bresse, on prévoyait autant de jours de quête que de conscrits et, chaque soir, on se réunissait chez l’un d’eux pour vider forces verres de vin ou de marc !...

     

   La tournée des conscrits se déroulait habituellement sur une dizaine de jours et consistait pour les jeunes gens à faire le tour de tous les hameaux du village mais aussi des marchés des communes avoisinantes afin de recueillir un maximum d’argent, en échange de quoi on offrait le plus souvent une cocarde tricolore. Dans les maisons, les dons se faisaient surtout en nature : des œufs pour faire une omelette le soir mais aussi du vin, du café, de la goutte… tout ce qui permettait aux conscrits de garder leur bonne humeur…

   C’était bien évidemment l’occasion de faire la fête mais c’était aussi un programme assez chargé : il fallait avoir terminé de faire la tournée du village avant le repas de banquet.  

   Cette période de l’année revêtait un caractère festif, car attendue par tous, et c’était accompagné d’un musicien que l’on arrivait dans les cours de ferme : c’est avec la classe 1974-1975 que disparaissent les musiciens des photos. Ils pouvaient être du village (les plus anciens se souviendront de Auguste LESCUYER et de Gaston COUCHOUX) ou bien venir d’ailleurs comme c’est le cas pour la plupart des classes après les années 1950 (de Maynal, …). Parfois, pour la photo, c’était des copains des classes passées ou à venir qui posaient avec un instrument de musique afin de rappeler cette présence. Au début du XX° siècle, l’on chantait et l’on dansait en arrivant chez l’habitant afin de marquer leur présence bien que leur arrivée était le plus souvent entendue de loin.

   Voici un exemple de ces chansons :

 Et son Papa lui a dit
Et sa Maman aussi
Et son Papa lui achètera une jolie trompette
Et son Papa lui achètera une trompette en bois

  (à répéter plusieurs fois)

   Parfois, les paroles étaient intimement liées aux conscrits eux-mêmes, comme c’est le cas de ce chant en patois faisant l’éloge de la canne de conscrits. Cette canne en bois était, tout comme le drapeau, un des attributs des conscrits : ils faisaient la tournée avec et s’essayaient à la faire tourner en l’air ; c’était alors à celui qui y arrivait le mieux (voir les paroles). Les conscrits posaient avec elle lors de la traditionnelle photo ; elle pouvait servir à une ou plusieurs classes de suite mais bien souvent fatiguée de la tournée ; cependant la tradition voulait qu’elle soit brisée le jour du banquet par la président de la classe. A Sainte-Croix, d’après nos photos, elle apparaît déjà sur celle de la classe 1918 et la dernière semble être pour la classe 1981. Aucune de ces cannes n’a été retrouvé, contrairement aux drapeaux : ont été retrouvés ceux des classes 1901, 1910, 1924, 1926, 1928, 1929, 1930, 1932, 1933, 1934, 1940, 1941, 1942 et 1943.

Y en a point qu’men ma
Y en a point qu’men ma
P’faire tourner la canne
Y en a point qu’men ma
Y en a point qu’men ma
S’il y en a y en a dière
(guère)
Youiii

(à répéter plusieurs fois tout en faisant tourner cette canne dans la main)

   Les conscrits bressans, tout au long du chemin, se prenaient à ‘’hucher’’ : le huchement était un cri très particulier et typique des Bressans mais que l’on retrouve aussi dans le Mâconnais et dont l’origine reste encore floue : on peut approximativement le figurer par les syllabes « hia… hu…hu, hia…hou…hou ». Ce cri particulier et poussé dans les moments de joie s’est perdu depuis longtemps semble-t-il puisque déjà avec la classe 1943, seulement un ou deux conscrits savaient encore hucher correctement. Il est d’ailleurs intéressant de noter que ce cri faisait partie de cette démonstration de virilité inhérente à la tradition des conscrits.

   En effet, les jeunes filles apparaissent à la fin des années 1920 sur les photos et n’étaient invitées alors que pour les célébrations du matin du banquet (messe et photo) et pour le dessert. Elles ne faisaient bien évidemment pas la tournée (là, il faut attendre les années 1970-1980, les jeunes gens faisant dorénavant toute leurs scolarité ensemble et les mentalités ayant changé) mais étaient décorées d’un ruban blanc par un de leurs conscrits. La tournée, comme symbole de virilité, se retrouve également dans la tradition de tourner la canne le plus vite et le plus haut possible ; du port de la hache, reprise de la francisque dans certaines communes comme à Romenay ; du levé de la perche : le relais d’une classe à une autre se faisait par le levé de cette perche que la classe qui faisait la tournée allait chercher dans les bois en prenant soin d’en choisir une longue et lourde que les sous-conscrits devaient lever sans casser ce qui y était accroché au bout, à savoir un pain long et une bouteille.

 

   La journée du banquet reflétait toute la tournée : le programme de la journée était chargé, on mangeait, buvait, chantait et dansait… Habituellement, le matin, bien que les conscrits soient une tradition à caractère civile, avait lieu la messe. Ensuite, les conscrits, garçons et filles, se faisaient prendre en photo devant la mairie ou devant le café dans lequel allait avoir lieu le banquet ; puis on procédait à la ‘’passation de pouvoir’’ entre conscrits et sous-conscrits avec le rituel levé de perche.

   Le banquet s’est pendant très longtemps déroulé dans les cafés et restaurants du village (PIRAT, JAILLET, BESSONNAT…) avant d’être déplacé, comme dans tous les villages de Bresse, à la salle polyvalente. Dorénavant, on aurait plus de place, on pourrait inviter tous les autres conscrits des classes correspondantes à l’année (par exemple toutes les classes en 5 pour cette année 2005, c’est-à-dire ceux de 1995, 1985, 1975, …), alors qu’auparavant ne participaient seulement que les conscrits, leurs parents et les sous-conscrits.

   La journée et la tournée en général étaient clôturées par un bal organisé par le baliste du coin (le plus souvent la famille BARDOT à Sainte-Croix) et tout se terminait dans la bonne humeur, dans la gaieté et en musique…

 

   La tournée des conscrits reste un souvenir mémorable pour tous ceux qui l’ont vécu. Pour preuve, ce texte en patois écrit par Yvonne CHEVEAU et paru dans le livre Bruailles, Village bressan à travers les âges, de René BAZIN et Daniel RAVENET, dans le chapitre consacré à ‘’La vie de nos aïeux’’. Là aussi, la photo tient une place importante :

 Réppales-te-d’ta classe
D’vant que t’sais bidasse
Y ave des classes creuses ave pos grous d’conscrits
Des autres, mieux remp’illies que compensint pou la patrie

Etint à l’honneur, le drapeau, la canne, la hotte
Par fuè la tournée si grous d’nage on chaussive les bottes
Encocardés, barrés du tricolore ruban
Auto des conscrits ça fiève du boucan

I suffisève d’na tournée d’du trouais jos
Pou foutre à presque tous les conscrits l’renco
M’nés par illeutés musiciens à la clairinette ap y tambour
Entrant dans les cos s’sauvève toute la basse… cour

Er-re-t’y pou les rendre mé guillerets
Qu’on illeus’y ve-rsève n agoutte dans illeuton gobelet ?
On vouèille souvent on conscrit trimbaler sos l’sevron
Mais tout c’mmencive ap finissève en chansons

A illeuton passage japévent les cheins
Ap ça excitéve les gamins
Illeux d’même après, juint à fère le conscrit
Rêvant au jo – oncore lointain – qu’ils y serint conscrits

Bons gueul’tons, farandoles, farces ap chansons
Souvent on conscrit « renv’ille la classe » à sa façon
A la conscrite, on y’ épingléve la bi-inche cocarde argenté
Ave tant d’bisous qui n’pouillint pieu s’compter

Mais tout a na fin, ap la classe, on va l’entarrer
Après qu’le monument aux Morts on l’éra honnorer
Tout va s’cloturer ave le banquet
Ap déjà les sous-conscrits ant pris l’relais

Y est fini… on a douté les rubans
On r’mettra ça dans dix ans
Y’en va passer d’l’edje sos l’pont d’ici là !
Mais la photo souv’nir du groupe restera

 

     Les conscrits font à ce point parti de la culture bressane et populaire que des régionalistes ont écrit à ce sujet. En témoigne cette chanson de Prosper CONVERT, surnommé ‘’Le Barde Bressan’’ et qui contribua au renouvellement du folklore bressan au XIX° siècle :‘’Leu Conchcrits’’ (Les Conscrits), qui reprend toutes les caractéristiques à la fois de la tournée mais aussi de la défense de la patrie (sur l’air de ‘’Bon Voyage Monsieur Dumollet’’, qui était la chanson de marche des conscrits bressans). Paroles en patois et traduction française.

Refrain

En avant, vivent les conscrits,
Nous allons partir pour servir la patrie, 
En avant, vivent les conscrits, 
Comptez sur nous pour parer l’ennemi.

Drapeau au vent, tambour, musique en tête,
Hardis conscrits, il faut nous divertir,
C’est à vingt ans qu’on fait le mieux la fête,
Amusons-nous, c’est le temps des plaisirs.

Après ces jours de plaisirs, de bombance,
Au régiment il faudra s’embarquer ;
Puisqu’il s’agit d’aller servir la France,
Nous partirons, comptez-y, sans trembler.

Rassurez-vous, bons pères, bonnes mères,
De la guerre, nous serons rapporter
L’honneur d’avoir défendu la frontière,
L’honneur d’avoir défendu le drapeau.

Pour quant à vous, nos jeunes suzelles,
Quand le destin nous aura séparés
Pensez à nous, demeurez nous fidèles,
Pour qu’au retour nous puissions nous marier.

Refrain

En’ avè, vive leu conchcrits,
Nous vint moudô pe servi la patrie,
En avè, vive leu conchcrits,
Compto su nous pe parô l’ennemi.

Drapeau u vé, te bou, musique è téta,
Hardi conchcrits, è faut nous devreti,
E t’a vingt è qu’on fa lou moi la féta,
Amuijin-nous, è lou tein des plaisi.

Apré ce zou de plaisi, de bombance,
U régimè è faudra s’ébarquô,
Pisqué chazhi d’allô servi la France,
Nous mouderin, complô-z-y, se tréblô.

Rassuriô-vous, bons pères, bene mères,
De la garra, nous charin rappourtô
L’honneu d’ava défèdu la frontiére,
L’honneu d’ava défèdu lou drapeau.

Pe quêt à vous, neutres jeunes suzelles,
Què lou destin nous j’ara sèparô
Pêchô a nous, demeurô-nous fidèles,
Pe qu’u retou nous puichin nous mariô.

    Avec la relance de la tradition des conscrits à Sainte-Croix par la classe 2005, nous pouvons espérer que cet évènement d’origine républicaine marquant une étape de la vie des jeunes gens et qui participa à la l’unification de la France perdure et produise encore de nombreuses classes posant pour la postérité sous l’objectif du photographe…

Adeline CULAS